Raphaël - Lamartine Belle Reliure Maroquin signée - Champollion avec Suite 1885

Descriptif (ch)


« Rien n’enlèvera à Lamartine la gloire d’avoir été la première voix romantique », écrivait naguère Gaëtan Picon

Si l'héroïne fatale, le poète ardent et le paysage-état d'âme sont des incontournables du Romantisme, il ne faut pas oublier que Lamartine y est pour beaucoup. Même s'il n'est pas devenu chef de file comme Victor Hugo, Lamartine a œuvré pour une véritable révolution en littérature.

Sa poésie, en vers comme en prose, est à l'origine d'un lyrisme vraiment personnel qui continuera à toucher de nombreux lecteurs par delà les siècles. Et que dire de son style sinon que c'est l'un des plus purs et plus élégants de la langue française!

Après la lecture de « Raphaël », il faut revenir aux « Méditations poétiques », le chef d'œuvre du poète, qui semble encore plus touchant lorsqu'on a pris connaissance de ce rêve de jeunesse.


Dans Raphaël (pages de la vingtième année), roman autobiographique publié en 1849, Lamartine évoque son amour de jeunesse

Lamartine se dépeint sous les traits de Raphaël, jeune aristocrate pauvre qui s'éprend d'une femme mariée et phtisique. Cette passion vouée à l'échec et néanmoins absolue entraîne le héros dans une déchéance matérielle, puisqu'il sacrifie sa santé, son train de vie,

ses ambitions et même sa famille sur l'autel d'une idylle insensée. La Julie de Raphaël n'est autre que Mme Charles, grand amour de Lamartine. Quant au somptueux paysage de montagne qui abrite cette liaison, il a été peint d'après nature: c'est le Bourget, ce "Lac" qui inspira au poète ses vers les plus célèbres.

Comme dans les Méditations, la puissance d’évocation du récit est intimement liée au cadre naturel.


Raphaël, second roman d'amour de Lamartine après Graziella garde des zones d'intensité et de mystère

qui refont vibrer une grande voix du Romantisme

Il y a dans ces pages des panoramas grandioses, avec couchers de soleil sur les ruines et tempêtes lacustres. Mais le talent descriptif de Lamartine poétise même la capitale dont il évoque les parcs et les bois au printemps. La nature, riante ou mélancolique, opulente ou morbide, se fait l'écho des sentiments amoureux. Toujours teintée de mysticisme, elle permet la rencontre avec Dieu, célébré à travers sa création.

A un esprit contemporain, l'idéalisation excessive de l'amour et les larmes versées en abondance sembleront peut-être surannées; mais l'évocation de la passion amoureuse, avec ses idées fixes et ses ravages, reste intéressante. C'est aussi une méditation sur le côté éphémère du bonheur terrestre, puisque sur cette relation plane l'ombre de la mort.



https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/47872

https://gallica.bnf.fr/blog/25032020/lamartine-une-posterite-retrouvee?mode=desktop



Editions Maison Quantin

sd 1885 inscrit en pied

(Vicaire donne 1887)



Format 17*23,5 cm , 292p

Numéroté 557/1100



Agrémenté de 10 compositions par Adolf Sandoz

gravées à l'eau-forte par Champollion

Avec une suite sur chine monté (les noirs sont plus intenses)

(cela semble correspondre à la série de gravures pour le tirage signalé par Vicaire de 1000 exemplaires

sur vélin avec 10 gravures tirées sur papier de chine)



Superbe reliure éditeur demi Maroquin à coins

Signée Edouard Pagnant

(relieur parisien réputé, ancien ouvrier chez Chambolle-Duru, membre du jury à l'école Estienne,

médaille d'or à de nombreuses expositions 1906 à 1911 à Turin etc.)



Dos à nerfs et à caissons à fleurons romantiques

Volutes de tulipes entourant une rosace



Tranche de tête dorée

couvertures conservées




Etat

Très bel ouvrage avec légère usure d'usage
frottements aux coins et sur les chants
petit manque de cuir sur un chant
léger frottement au dos
Intérieur frais